000%
Architecture
Craie
Craie
Architecture
Craie Craie
Voir
Avant
Voir
Après
Découvrir.
craiecraie-maximalisme-article
Maximalisme

Tendance maximaliste

Profitons du déclin du minimalisme pour se diriger vers son exact opposé : le maximalisme. Et comme il est clairement annoncé dans son nom, cette tendance ose tout, et au max s’il vous plaît !

Cette ode à la déculpabilisation est libératrice pour beaucoup d’entre nous, du collectionneur confirmé au passionné attaché à ses objets coup de coeur.

Ce phénomène émergent ne s’arrête pas seulement à nos appartements, aux bibliothèques pleines à craquer et murs couverts de cadres, mais s’installe dans les restaurants, les hôtels et commerces afin de relever leurs fortes personnalités.

craiecraie-maximalisme-article
craiecraie-maximalisme-article
Le maximalisme : l’Art de l’accumulation comme marqueur de personnalité.

L’une des références en la matière, l’artiste et architecte d’intérieur Londonien, Luke Edward Hall, nous prouve bien qu’on peut allier accumulations d’objets et couleurs vives dans un intérieur.

Dans son appartement à Camden, ou dernièrement, à travers son projet L’Hôtel Les Deux Gares à Paris, l’artiste expose fièrement sa passion pour les accessoires ludiques, en y ajoutant un mobilier Art Déco.

Le lieu est vivant et l’aura fantastique resplendit au travers de ces couleurs. Un hôtel qui marque les esprits pour sûr.

Comment ne pas citer les restaurants du groupe Big Mamma et leurs décors époustouflants. Un véritable univers s’ouvre à nous une fois à l’intérieur. Peu importe la ville d’implantation du restaurant, nous sommes transportés directement au coeur des trattorias italiennes. Cet univers chargé en détail, créé une véritable identité de marque. On ne vient pas seulement pour manger mais aussi pour admirer le décor et profiter de l’ambiance typique du lieu.

Enfin, India Mahdavi, queen de la couleurs, est devenue l’icône des intérieurs aux fortes identités. L’architecte nous a démontré plus d’une fois qu’il n’y a pas de limite à l’accumulation. Grâce aux couleurs, miroirs, tissus, formes arrondies et motifs des restaurants commandite par Ladurée à Genève ou Los Angeles, nous sommes immédiatement transportés dans le monde fantastique de la pâtisserie, dans un espace de dégustation onirique.

On distingue différents niveaux dans ce même phénomène, allant de la tendance du “Mix & Match”, au style du cabinet de curiosités et jusqu’au maximalisme kitsch et assumé.

Le maximalisme vient s’installer dans une ère où l’on a besoin d’être reconnecté à la réalité. Sur les réseaux sociaux, les filtres et photos d’intérieurs trop propres et vides de vie sont dépassées et l’on réclame de l’authenticité.

Cette tendance veut humaniser l’habitat en exposant fièrement ses objets du quotidien, signe d’une maison qui vit. La dimension de mouvement entre en jeu avec une décoration qui n’est pas figée et qui a le pouvoir de se renouveler sans limite.

L’appartement du designer d’intérieur Ben Pentreath tout comme la maison londonienne de la décoratrice Beata Heuman sont typiques des intérieurs familiaux chics.

La décoration n’est pas au minimalisme au contraire, les étagères sont remplies, les motifs se juxtaposent et le mobilier massif appartient à différentes époques.

L’ensemble est judicieusement organisé et rangé, tout en restant visible et accessible à tous. Les murs colorés s’accordent aux objets, permettant de les faire ressortir davantage. Tout cela rend ces intérieurs intemporels.

On parle ici d’une tendance “Mix & Match” qui ose le mélange des styles, des époques et des textures. 

La résidence de Jonathan Adler et Simon Doonan à New York est là encore un exemple en la matière. Rien d’étouffant dans cet appartement audacieux et hétéroclite pourtant chargé de pièces de designer à la pointe de la mode et de créations d’inspiration vintage en céramique réalisées par Jonathan Adler lui-même. 

A la manière des cabinets de curiosités, il s’agit de laisser aller votre passion pour l’accumulation d’accessoires, l’ensemble racontant une histoire au travers de chaque objet.

D’antan, les cabinets de curiosités et leurs savantes mises en scène étaient présents pour permettre d’entrevoir la diversité du monde, aujourd’hui, nos étagères débordantes permettent d’exposer la diversité de nos collections personnelles.

L’idée est de valoriser nos collections et nos pièces fétiches mais avec un certain sens de la mise en scène et de l’organisation.

La décoration murale n’est pas en reste, papier peint et carreaux imprimés sont de mise pour se laisser porter dans un florilège de représentation en tous genres.

Ce mélange héréroclite et emprunt de singularité est un véritable symbole du maximalisme. Une aura mystérieuse se dégage de ces lieux, le mélange y est riche et le vécu savamment exposé.

Le mélange éclectique est là encore à l’honneur dans cette tendance où l’on ose le kitsch. On retrouve des marqueurs forts d’autres époques telles que des vitraux colorés, des peintures de la renaissance aux cadres recouverts d’or fin, des luminaires extravagants des années 70.

Ces intérieurs aux coloris détonants servent d’écrins aux mobiliers tout aussi inattendus. L’univers est burlesque et fantastique, les couleurs se veulent fortes, les motifs prennent de la place et tout cela est assumé. Ici pas question de céder au politiquement correct.

Vous l’aurez compris, l’accumulation est au coeur des toutes ces tendances. Plus il y en a mieux c’est ! L’idée est de s’affranchir des règles et de laisser parler sa créativité. Le poids de la demi-mesure n’est plus, on peut cumuler sans limite les accessoires et tonalités.

Cette tendance nous permet de transmettre une réelle énergie, d’attirer l’oeil et de marquer les esprits. Nous ne sommes plus face à une page blanche, les lieux parlent et ont des histoires à raconter.

 

 

Crédits photos :

Le maximalisme, Vivre sa région
Studio Shoo, Restaurant Abu Ghosh, Moscou
Melan Club, Wuhan
Appartement de Luke Edward Hall, Camden
Appartement de Luke Edward Hall, Camden
Restaurants Big Mamma
India Mahdavi, La Durée
Appartement de Ben Pentreath, Bloomsbury
Résidence de Johnathan Adler et Simon Doonan, NYC
Maison de John Demsey, Manhattan
Résidence de Ximena Caminos, Miami Beach

Résidence de Géraldine Prieur, Paris
Bureau de Solange Azagury-Partridge
Photographie de James Merrell